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«Normandie nue» («Normandía al desnudo») de Philippe Le Guay |
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"Normandie nue" ("Normandía al desnudo") de Philippe Le Guay
L´idée de plonger des agriculteurs d´un village perdu de la France profonde dans un happening nu, dans une photo qui les déshabille sur un champ, le champ Chollet, source de litiges campagnards entre deux des protagonistes est, en effet, intéressante. Elle montre le choc entre deux cultures, une plus traditionnelle et une autre plus urbaine, où la nudité est beaucoup plus acceptée qu´à la campagne où elle est assez marginalisée. A un moment du film, Balbuzard dit que, " même en été, le Normand garde son pull ". Le corps, en ville, est quelque chose de plus banal, érotisé et banalisé via la publicité, tandis qu´à la campagne, il reste un tabou. Cet aspect " comédie Full Monty " avec critique du système impitoyable de rentabilité et de destruction des campagnes et la rébellion des classes défavorisées est clé dans le film. On réussit á s´attacher à certains personnages, à travers leurs difficultés, leur folle aventure et leur lutte. Le portrait du personnage principal, Georges Balbuzard, interprété par un François Cluzet chaleureux et naturel, uni aux touches d´humour qui parsèment le film sont deux des atouts importants de l´histoire. Le film s´affaiblit quand les intrigues, les amourettes, les problèmes, les personnages commencent à se multiplier. On s´y perd, alors. Le Guay aurait dû se limiter à raconter l´essence de l´histoire. Car, de cette façon, le film devient un peu lourd, les gags se répètent et les clichés font leur apparition. C´est alors que ce long-métrage, parti sur de très bonnes idées et sur des doses de tendresse et humour, piétine. " Qui trop embrasse, mal étreint " serait, un peu, la devise de ce film. En ajoutant tant de choses, " Normandie nue " perd son émotion et une certaine densité qui aurait été très bien accueillie. Sortie, en V.O.S.E, à Madrid, le 8 juin
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