Là-haut (Up)
États-Unis, 2009
Réalisateur: Bob Peterson, Pete Docter
Scénario: Bob Peterson
Acteurs: Christopher Plummer, John Ratzenberger, Edward Asner, Delroy Joli.
Titre original: Up
Durée: 96 min.
Distribution: Walt Disney Pictures
Production: Pixar Animation Studios
Web Site: disney.go.com/disneypictures/up
Note Cinecritic
Pour les grands enfants Là-haut est le premier film en 3D produit par Disney-Pixar. Créé par Peter Docter (aussi le réalisateur de Monsters Inc.), ce film pour enfants suit l'habitude, de plus en plus répandu dans les productions pour le jeune public, d'incorporer des thèmes et une quantité d'information plus proches du cinéma pour adultes que pour enfants, même quand ils sont intégrés dans un cadre de film pour enfants. Loin des anciens et traditionnels contes de fées, Là-haut est un film qui, bien qu'il contient plusieurs ingrédients des films pour enfants (en premier lieu, l'un de ses protagonistes, Russell, est un grassouillet sympathique de 8 ans qui se lance à l'aventure), s'écarte des lieux communs les plus prévus pour un film de ce genre. L'histoire commence avec un faux début (ou, en tout cas, avec un faux protagoniste enfant au début. Un petit garçon qui s´appelle Carl observe avec des yeux étonnés les prouesses d'un chercheur sur l'écran d'une salle de cinéma. Le film montre ses différentes découvertes et l'enfant déborde d'admiration. Décidé à être comme son idole, il joue à être un aventurier. Il connaît par hasard une voisine, Ellie, qui joue avec le même enthousiasme à l´exploratrice. Et quand nous sommes convaincus que les enfants seront les protagonistes du film, un petit détail inattendu apparait. Dans une séquence courte nous voyons Carl déjà adolescent, ensuite jeune nouveau marié (avec Ellie, bien sûr), adulte et finalement en tant que personne âgée. Notre garçon du début sera le protagoniste, mais sans être désormais un garçon… Et les vraies aventures commenceront pendant sa vieillesse. Nous avons ainsi une sorte d'anti-Peter Pan dans le personnage de Carl. Dans le monde de Là-haut les enfants grandissent et traversent les différentes étapes de la vie affrontant les difficultés de cette croissance. À la différence des films pour enfants plus classiques, dans lesquels le monde des adultes en est un et celui des enfants en est un autre, dans ce cas nous voyons comment les derniers deviennent les premiers avec le passage du temps. Le fait de grandir confronte Carl aux expériences dures qui éloignent le film de l'ingénuité plus classique des films pour enfants. Dans la vie adulte de Carl il y a un fils qui n'arrive pas (après avoir aménagé une chambre de bébé, Ellie pleure dans le cabinet du médecin), et dans sa vie de personne âgée il souffre de l'indifférence des plus jeunes, de la solitude de la vieillesse, de la lourdeur de la routine et de la mort de son épouse. De cette façon, un ton sérieux envahit le film l'approchant plus du public adulte que du public infantile. De l'autre côté, il y a d'éléments propres à la vieillesse qui sont exploités comme recours humoristiques: Carl se défend de son ennemi en le crachant au visage son dentier, il frappe des attaquants avec sa canne, il fait craquer son dos en se levant le matin et il baisse le volume de son audiophone quand la logorrhée de son camarade d'aventures, Russell, épuise sa patience. Ce dernier élément fonctionne aussi comme explicitation de l'instance d'énonciation et contribue à l´aspect comique du film: quand Carl diminue le volume de son audiophone, les spectateurs, entrés dans sa peau, arrêtent également d'entendre, et nous pouvons seulement voir les gesticulations de Russell, sans savoir ce qu'il dit. De la même manière le film incorpore l'explicitation de son propre code comme recours humoristique quand les deux camarades, Carl et Russell, rencontrent un chien que ce dernier prétend immédiatement adopter. Face au refus de Carl, Russell insiste: "mais c'est un chien qui parle!", dit-il étonné à la personne âgée, en exprimant clairement que dans l'univers diégétique du film, ainsi que dans la vie réelle, c'est ne pas normal qu'un chien parle. En dehors du détail ennuyeux, surtout pour les Sud-américain, du fait que l'aventure se déroule en Amérique du Sud comme s'il agissait de la planète Mars, (on explique que l'Amérique du Sud est une autre Amérique mais dans le Sud, ou il y a certaines chutes d'eau exotiques appelées Chutes du Paradis, c'est à dire, une nature exubérante et sauvage, sans civilisation), le film est vivant et original. Les aventures de Carl et de Russell commencent quand ce premier, en se refusant d'être placé dans une maison de retraite, échappe en attachant des centaines de ballons à sa maison et la fait voler dans les airs. Depuis ce moment-là, le duo affrontera des bestioles étranges, des chiens qui parlent et un méchant explorateur; le tout impeccablement réalisé. Peut-être son côté plus problématique est de se faire passer pour un film pour les petits sans tenir compte de l'angoisse que peut provoquer la permanente allusion à la mort et à la perte de ce qu'on aime (l'aventure est entièrement le désir de Carl d'accomplir l'ancien rêve de son épouse morte: déplacer leur maison vers les Chutes du Paradis. Tout au long du parcours, les vieux albums de photos, ainsi que les jouets et les dessins de l'enfance partagée, envahiront le film. La présence permanente du souvenir et de la nostalgie par ce qui ne reviendra pas teint Là-haut d'une tristesse peut-être difficile à digérer par les très petits. La tendance continue à s´affirmer ainsi: les films pour enfants sont de plus en plus pour les adultes. Soledad Pardo |
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