The reader - Le liseur
États-Unis, Allemagne, 2008
Réalisation: Stephen Daldry
Scénario: David Hare basé sur le roman de Bernhard Schlink
Acteurs: Kate Winslet, Ralph Fiennes, David Kross, Lena Olin
Durée: 2 h 03 min.
Sortie en salle: 15 juillet 2009
Note Cinecritic
Et s´ils avaient été tous riches et intellectuels? The reader (Der Vorlesser, bestseller de Bernhard Schlink) réalisé par Stephen Daldry, aussi le réalisateur de Billy Elliot et le film laurée The hours; place le récit dans l'Allemagne de l'après-guerre, pour raconter une histoire d'amour entre le jeune Michael Berg (David Kross) et Hanna Schmitz (Kate Winslet, qui a gagné un Oscar), une femme de 36 ans. L'histoire romantique choisie pour teindre le film avec des éléments mélodramatiques, donne certains indices que le spectateur arrivera facilement à dévoiler par la suite. De cette façon, toutes les lectures que Michael fait à Hanna prennent leur signification dans la deuxième partie du récit et en prennent une autre dans le troisième.
The reader n'est pas un film qui, de part de sa forme ou du point de vu de sa narration, propose quelque innovation cinématographique que se soit -puisque les flashbacks cherchent à déposer la narration dans les souvenirs de Michael Berg (Ralph Fiennes) qui remet en question ses décisions prises vis-à-vis de Hanna Schmitz et sa propre carrière, la profession d'avocat-, mais il offre cependant de traiter le sujet des 'moyens mis en œuvre' par les gardiens des prisons et les membres de la SS pendant le régime nazi en Allemagne, donnant un regard complexe qui peut être discutable puisque la question reste ouverte: Peut-on essayer de comprendre les comportements de personnes qui doivent répondre aux ordres sans les questionner? Le traitement de cette question que je crois déceler dans le film, n'essaie pas de les justifier mais ne les condamne pas non plus. On pourrait penser que l'on prétend prendre de la distance vis-à-vis des faits, que l´on cherche à prendre le point de vu d´un avocat et que l'on tente avoir une vision objective. Cependant le récit se remplit des subjectivités de chacun des personnages. Ainsi, le jeune Michael passe par devoir prendre la décision de révéler ou pas un secret décisif pour la condamnation de Hanna Schmitz, faisant que celle-ci soit plus sévère, parce qu´il n´a pas réussi à résoudre la disjonctive. Cette subjectivité, chargée des éléments mélodramatique de la première partie, fait qu'il soit encore plus difficile de déterminer les décisions qui sont prises, puisque cet élément continue à être présent dans les scènes suivantes. C'est pourquoi, c'est un film qui utilise le romantique pour rendre plus complexe la culpabilité du protagoniste en l´humanisant. Et elle s'humanise par la vision de Michael sur Hanna, parce que le film donne au personnage une ambiguïté qui nous fait poser des questions sur la morale et l'éthique, puisque Hanna est capable de soigner mais est aussi capable de tuer et de suivre des ordres d'extermination. Cette complexité, que Winslet réussit à transmettre, est peut-être la raison la plus notable qui éloigne le film de l'objectivité, au-delà du fait que celui-ci peut s´appuyer sur les plans d´ensemble dans les scènes du procès pour donner de la distance au spectateur. En outre, elles sont continuellement narrées depuis le point de vue de Michael, le personnage le moins objectif du film. Il faudrait y ajouter que cette ambivalence suit son cours dans la troisième partie, qui se déroule dans le présent et suppose que justice pour les victimes du Holocauste a été faite. De nouveau Hanna est sous le regard de Michael. De nouveau "le lecteur" modifie celle qui n´arrive pas à comprendre mais purge sa peine, et néanmoins ne réussit pas par son regard à arriver à quelque conclusion que ce soit. Il est possible qu´à ce moment il reste, sur les réflexions précédentes à propos de Schmitz, une conclusion partielle et critiquable, bien qu'il la tient comme coupable, il met ses erreurs sur le compte de son manque d´éducation et de culture, par la suite excusée par Michael. Dans ce sens, le film montre les participants de l'horreur comme étant le produit de l'ignorance, un regard clairement réducteur et pas nécessairement juste. Ce regard est de façon criarde renforcé par la visite que Michael rend à l'Ilana Mother, une victime de l´Holocauste, qui vit dans une maison où la culture ne manque pas, ni le niveau économique. Le visage de Lena Olin interprétant Ilana Mother, semble être le visage de quelqu´un qui a reconstruit son identité après avoir traversé l'horreur, un visage endurci par les événements passés et par les atrocités commises. Peut-être c´est par ce visage que le film laisse ouverte la question si oui ou non on peut comprendre les actions du protagoniste. Dans cette scène entre en jeu une petite boîte et un peu d'argent que Hanna laisse à Ilana. Cette action est la manière par laquelle la protagoniste tente de s´excuser. De ce geste, Ilana prend seulement la petite boîte, ressemblant beaucoup à une boîte qu'elle avait perdue pendant son enfance. Cet acte symbolique et le gros plan du visage de cette femme, sont peut-être les seuls moments dans lesquels le film réussit à rendre la complexité du sujet sans la couvrir de larmes inutiles. C'est dommage que la clarté doive être accompagnée par les différences économiques que le film montre entre les deux femmes, et c´est encore plus dommage de prétendre y voir une relation de cause à effet. Il n´est pas de trop de faire remarquer que les acteurs ont tous étés impeccables. Jimena Cecilia Trombetta |
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