Eric Lavaine : Le rire ou la comédie c´est ma façon de communiquer |
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Eric Lavaine est venu à Madrid pour présenter son dernier film, " Retour chez ma mère " (" Vuelta a casa de mi madre "), une brillante et hilarante comédie, interprétée par Josiane Balasko. Mais si le nom d´Eric Lavaine ne vous dit pas grande chose, il est, par contre, le responsable de quelque unes des comédies les plus populaires qui ont cartonné récemment en France, comme " Bienvenue à Bord " (il vient de tourner la partie 2) ou " Barbecue ". | |
Pourquoi faites-vous toujours des comédies pour aborder des sujets graves? Le rire ou la comédie c´est ma façon de communiquer. On peut dire beaucoup de choses et c´est aussi un goût personnel. J´aime beaucoup rire et surtout dans une salle de cinéma. Je me suis rendu compte qu´on pouvait traiter les drames mais en riant quand même. La difficulté c´est que le rire ne vienne pas casser la réalité ou l´empathie qu´on peut avoir pour les personnages. Dans toutes les situations dramatiques, il y a toujours moyen de rire et de s´amuser. C´est un peu " mon style ". Il y a des cinéastes français comme Claude Sautet, comme Yves Robert qui faisait des films pas à mourir de rire mais avec une saveur particulière. A mon modeste niveau, j´essaye de m´approcher de ça.
Quelle est la critique du film envers la réalité du retour de ces jeunes adultes chez leurs parents ? Il y a plutôt un constat d´une réalité. La France se rapproche de plus en plus des pays du Sud, comme l´Italie ou l´Espagne. On vit les mêmes drames. La France est plus proche économiquement de l´Espagne que de l´Allemagne. Je pense que l´Espagne a eu déjà plus d´habitude que nous à cette solidarité-là. D´abord, les enfants restent beaucoup plus longtemps chez leurs parents. Maintenant en France, on a cette génération " Boomerang " : ce sont ces adultes qui reviennent chez leurs parents. J´ai vu un reportage d´une famille espagnole, à Malaga, où à cause de la crise, les enfants ne pouvaient plus rembourser leurs emprunts et ils avaient dû retourner chez leurs parents, âgés de 80 ans, qui devaient accueillir le couple et les deux enfants Ce sont des situations comme ça très dures, que j´ai voulu retranscrire en France. Ça m´intéressait parce que ça me permettait de parler de la famille. Alexandra Lamy (Juliette) qui revient chez sa mère, elle a toujours eu de l´argent, elle était forte, la chouchou…, et ses frères et sœurs, comme ils la voient en situation de faiblesse, ils vont lui faire un peu payer.
Comment se pose le conflit générationnel dans ces cas-là ? C´est surtout la perception qu´on a de sa mère, de ses frères et sœurs ou de ses enfants. La mère (Josiane Balasko) est très moderne : elle a un amant, elle a des activités, elle s´amuse. Elle vient d´une génération, qu´on appelle en France les Seniors, économiquement plus riches que les enfants. C´est la première fois dans l´Histoire de la France, après la 2ème Guerre Mondiale, que cela arrive. Leurs revenus sont plus importants que ceux de leurs enfants. Là, il y a une solidarité des parents qui ont tendance à aider leurs enfants, même financièrement quand ces-derniers travaillent mais qu´ils n´arrivent pas à joindre les deux bouts. Alexandra Lamy (Juliette) perçoit sa mère (Josiane Balasko) comme une mère ou une grand-mère mais pas comme une femme en forme qui a une sexualité, une vie sentimentale…Et surtout, on n´a pas envie de penser à ça. Moi-même je n´ai pas envie de penser à la sexualité de ma mère (rire). Ça ne m´intéresse pas ! Moi, ma mère, je suis toujours son fils. Je ne deviendrais un homme véritablement que (le plus tard possible, j´espère) que quand ma mère ne sera plus là. Et, ensuite, avec les rapports entre frères et sœurs, on trimballe toute l´histoire de la famille. C´est sûr que la jalousie que Carole (Mathilde Seignier) a pour sa sœur dans le film, elle est réelle. 40 ans plus tard, elle existe toujours ! Moi, dans ma famille, j´ai été le préféré de ma mère et ma grande-sœur, qui a 57 ans, elle m´en veut toujours. L´autre jour, je lui ai dit : " Ecoute, tu ne peux pas reprocher à un enfant de 5 ans, de ne pas dire à sa mère, " Maman, aime-moi moins. Aime plus Véronique" " (rire) . Comment s´est passé le travail avec Josiane Balasko?
Est-ce qu´il y a des sujets qui vous sont plus chers qu´on vous faites vos films ? Vous parlez souvent, par exemple, de la famille, de l´amitié, comme dans votre film précédent "Barbecue " (" Barbacoa entre amigos ") ou maintenant dans " Retour chez ma mère ".
Pensez-vous que le film peut avoir du succès en Espagne ?
Que pensez-vous du cinéma français actuel ?
Par Carmen Pineda |
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